Prévalence et typage génétique de l’Echinococcose kystique dans la wilaya de Sétif et essais de lutte

Abstract

L’échinococcose kystique est une zoonose parasitaire chronique, d’envergure mondiale, mais négligée. Elle est particulièrement endémique en Algérie,où elle engendre d’importants problèmes socio-économiques. À ce jour, aucune mesure de contrôle efficace n’a été mise en place, et les recherches notamment dans le domaine moléculaire, restent très limitées. Depuis de nombreuses années, des programmes de lutte traditionnels sont mis en place, cependant ceux-ci se révèlent peu efficaces face à la maladie, qui demeure un véritable fléau.Une approche multidisciplinaire a été envisagée lors de la réalisation de ce travail de recherche. Dans un premier aspect, une recherche épidémiologique concernant les cas de kystes hydatiques provenant des humains opérés au niveau du CHU de Sétif et des ruminants(bovins et ovins)provenant au niveau des abattoirs contrôlés de cette willaya . Au terme de ce travail les résultats suivants sont obtenus : le sexe féminin s’avère plus touché par l’hydatidose. Le poumon est le site de prédilection du kyste hydatique chez les ruminants. Les taux de fertilité des kystes hydatiques et de viabilité des protoscolex les plus importants ont été attribués aux cas humains (95,6%) suivi par les cas des ovins (76,7% et 71,8 % respectivement) et en dernier lieu aux cas des bovins (25% et 19,6% respectivement). Et enfin une prévalence de cas estimée à 9,6 % est enregistrée chez les ruminants. Dans un deuxième volet une approche moléculaire, à savoir le génotypage de l’Echinococcus granulosus par séquençage du gène mitochondrial cytochrome oxydase sous unité I, et les résultats de cette approche étaient comme suit;toutes les séquences d’origine bovine, ovine ou humaine sont identifiées comme Echinococcus granulosus sensu stricto. Dans un troisième volet, des essais visant à lutter contre l'élément de fertilité du parasite dans les métacestodes sont réalisés en laboratoire, afin d'évaluer l'efficacité de deux huiles essentielles issues de plantes médicinales autochtones (Lavandula angustifolia et l'Artemisia herba alba). Ces huiles ont été testées in vitro avec les mêmes doses et durées d'exposition afin de comparer leurs effets scolicides. Les résultats de ces tests In vitro ont révélé un effet scolicide considérable de l'huile essentielle de Lavandula angustifolia et de celle de l'Artemisia herba alba à partir de la plus faible concentration et après 15minutes d'exposition. La mortalité des protoscolex augmentait avec l'augmentation des concentrations des huiles essentielles et des durées d'exposition. Ces expérimentations ont donné des résultats prometteurs en termes de recherche d'alternatives naturelles, moins toxiques et plus efficaces que les traitements chimiques, pouvant ainsi contribuer de manière significative au contrôle de l’échinococcose kystique.