Effet de l'intoxication chronique au plomb à faibles concentrations sur la qualité du sperme, les hormones gonadotrophines et la testostérone chez le rat

Abstract

Plusieurs toxiques (solvants, pesticides, métaux lourds...) sont suspectés d'être responsables de la diminution de la fertilité masculine observée au cours de ce dernier siècle. L’objectif de notre travail est d'étudier l'effet chronique du plomb, administré par voie orale, sur l’appareil reproducteur de rats adultes mâles. Des rats de souche Wistar ont été abreuvés durant 16 semaines avec de l'eau distillée seule (groupe 1 ou groupe témoin) ou contenant de l'acétate de plomb hydraté, à quatre concentrations différentes: 0.025% (groupe 2) ; 0.05 % (groupe 3) ; 0.1% (groupe 4) ou 0.3% (groupe 5). Une baisse du nombre de spermatozoïdes est observée dans tous les groupes exposés avec une différence significative pour le groupe 3 (p=0.05). La mobilité des spermatozoïdes est diminuée dans tous les groupes exposés avec une différence significative pour les groupes 4 (p=0.001) et 5 (p=0.01). La vitesse de progression des spermatozoïdes est réduite dans tous les groupes exposés sans pour autant que les différences ne soient statistiquement significatives. Aucun effet n’est relevé concernant le poids relatif moyen des testicules, des vésicules séminales, du corps et de la tête de l’épididyme. En revanche, le poids relatif de la prostate est plus bas dans les groupes 2 ; 3 et 4 (p=0.001). Les effets constatés sur la qualité du sperme suite à l’exposition chronique au plomb pourrait entraîner une altération de la fertilité.