Etude de la métallo-résistance et de l’halo-tolérance des entérobactéries isolées des eaux de surface de la région de Sétif

Abstract

La survie, la croissance, l’accumulation, ainsi que l’impact d’une pollution fécale et/ou métallique sur la résistance aux antibiotiques, aux métaux lourds et sur la fréquence des plasmides ont été examinées chez des souches d’entérobactéries isolées des eaux de surface et des eaux usées urbaines. Les concentrations critiques des métaux lourds permettant de distinguer les souches résistantes des souches sensibles sont > 8, >32, ≥ 4096 µg ml-1 pour le mercure, le cadmium, et le plomb respectivement. L’analyse des profils de résistance aux métaux lourds a montré que le phénotype Pb est significativement 3 fois plus élevé dans l’oued El Mallah qui reçoit des effluents d’origine fécale et métallique. A un degré de pollution fécale égale, l’oued El Mallah contient moins de germes sensibles, plus de germes métallo-résistants, ou mono-résistants aux métaux et une fréquence cumulée élevée de germes résistants au plomb. La résistance au mercure et au cadmium est très commune chez les entérobactéries isolées des différents oueds et des eaux usées urbaines. Les souches d’entérobactéries sont beaucoup plus résistantes à l’érythromycine (45-70 %), aux tétracyclines (14-61 %), à la streptomycine (16-24 %), et au furane (8-24 %). Chez les souches isolées des oueds et des eaux usées urbaines, la résistance à la kanamycine, à la tétracycline, à la doxycycline, au furane, et au chloramphénicol est significativement différente. La résistance aux aminosides ou à la colistine est absente. Le traitement des données de la résistance aux antibiotiques par l’analyse des composantes principales (ACP) a montré que la résistance aux antibiotiques n’est pas reliée au degré de pollution fécale. De même elle a révélée que la résistance aux antibiotiques chez les souches bactériennes isolées des différents oueds n’est pas significativement différente, que ces oueds soient soumis ou non à une pollution métallique ou agricole (élevage de poulets). Les seuils d’halo-tolérance d’E. coli isolée des différents cours d’eau ou l’eau usée urbaine sont comparables et le seuil de tolérance moyen au NaCl est de 0,5 M. La fréquence des plasmides est beaucoup plus élevée parmi les souches isolées de l’eau usée urbaine. Aucune corrélation n’a été observée entre la présence des plasmides et la résistance aux métaux lourds. La survie in vitro des deux souches d’E. coli, résistante et sensible au plomb, dans l’eau stérile du barrage Ain Zada, est similaire. A 10, 30 ou 37 °C, les deux souches d’E. coli s’éliminent avec les mêmes vitesses. La croissance d’E. coli résistante au plomb est plus affectée par une concentration inhibitrice du plomb, quelque soit l’influence du facteur physico-chimique (pH, température ou salinité). L’accumulation du plomb est plus importante chez E. coli sensible au plomb.